
Nichée au creux du golfe éponyme et entourée par la chaîne montagneuse qui enveloppe la conque d’or (Conca d’Oro), Palerme révèle un visage souvent méconnu des visiteurs : celui d’une capitale régionale bordée de plages exceptionnelles. Si la ville fascine d’abord par son patrimoine architectural unique – mêlant influences normandes, arabes et byzantines – et sa gastronomie légendaire, ses rivages constituent une véritable échappée belle pour qui souhaite combiner découvertes urbaines et plaisirs balnéaires.
Le littoral palermitain, qui s’étend sur plusieurs dizaines de kilomètres, offre une diversité surprenante : plages urbaines animées, criques sauvages nichées au sein de réserves naturelles, stations balnéaires élégantes et villages de pêcheurs authentiques. La proximité de ces joyaux côtiers avec le centre historique permet aux voyageurs de passer aisément des ruelles animées des marchés traditionnels comme le Ballarò aux eaux turquoise de la mer Tyrrhénienne en quelques minutes. À travers cette sélection des plus belles plages de Palerme et de ses environs immédiats, nous vous invitons à découvrir cette facette méconnue d’une ville millénaire où la baignade dans des eaux cristallines peut succéder à la visite de cathédrales normandes ou de palais baroques.
1. Mondello : le joyau balnéaire des Palermitains

À seulement 11 kilomètres du centre historique de Palerme s’étend la plage la plus célèbre et emblématique de la capitale sicilienne. Mondello déploie son croissant de sable blanc immaculé sur près de 1,5 kilomètre, bordé d’eaux turquoise si transparentes qu’elles évoquent davantage les Caraïbes que la Méditerranée.
Cette ancienne zone marécageuse assainie au début du XXe siècle s’est transformée en station balnéaire élégante, comme en témoignent les somptueuses villas Liberty (Art nouveau italien) qui bordent son front de mer. Le symbole le plus reconnaissable de Mondello reste son pittoresque établissement balnéaire sur pilotis, le « Charleston », dont les couleurs pastel et l’architecture caractéristique rappellent la Belle Époque.
La plage se divise entre zones libres gratuites et établissements privés proposant transats et parasols. Les familles apprécient particulièrement les eaux peu profondes et le sable doux, idéal pour les enfants. Mondello vit au rythme des saisons : envahie par les Palermitains fuyant la chaleur urbaine en été, elle retrouve une atmosphère plus paisible au printemps et en automne, périodes idéales pour en profiter pleinement.
La promenade qui longe la plage s’anime à la tombée du jour avec ses nombreux restaurants servant des spécialités locales, notamment les « panelle » (beignets de farine de pois chiches) et les fruits de mer ultrafrais.
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2. Les criques préservées du Capo Gallo : havre de nature intacte

Dominant majestueusement l’extrémité occidentale de la baie de Mondello, le promontoire calcaire de Capo Gallo s’élève à 549 mètres au-dessus de la mer. Cette réserve naturelle orientée, créée en 2001 pour protéger un écosystème exceptionnel, dissimule quelques-unes des plus belles criques de la région palermitaine. Le contraste saisissant entre la roche blanche des falaises et le bleu profond de la mer constitue le premier émerveillement pour le visiteur.
Accessible principalement par un sentier côtier depuis Mondello ou par bateau, ce cap sauvage offre une expérience balnéaire radicalement différente des plages urbaines voisines. Les petites criques qui se succèdent au pied des falaises abruptes, comme Cala dell’Osta ou Cala Gallo, séduisent par leurs eaux cristallines aux reflets émeraude et leur tranquillité préservée.
Les fonds marins exceptionnellement riches en font un paradis pour les amateurs de plongée en apnée : mérous, sars, poulpes et bancs de castagnoles évoluent entre les rochers couverts de gorgones colorées. L’absence totale d’infrastructures touristiques renforce le caractère sauvage et authentique du lieu – prévoir eau et provisions pour la journée.
La vue depuis les hauteurs du sentier qui contourne le promontoire offre un panorama spectaculaire sur toute la baie de Palerme jusqu’au Monte Pellegrino, autre symbole naturel de la ville.
3. Addaura : l’élégance balnéaire au pied du Monte Pellegrino

Entre le majestueux Monte Pellegrino, qualifié par Goethe de « plus beau promontoire du monde », et la mer Tyrrhénienne s’étire la plage d’Addaura, l’une des plus chic du littoral palermitain. Ce quartier résidentiel huppé, continuation naturelle de Mondello vers l’est, séduit par son élégance discrète et son atmosphère plus feutrée que sa célèbre voisine.
La côte s’y fait plus rocheuse, alternant petites criques intimes et plateformes rocheuses naturelles où les baigneurs locaux installent leurs serviettes. L’eau, d’une clarté exceptionnelle, prend des teintes variant du turquoise au bleu cobalt selon la profondeur et l’heure du jour. Les amateurs de plongée seront particulièrement comblés par les fonds marins diversifiés où évolue une riche faune méditerranéenne.
La proximité immédiate du Monte Pellegrino ajoute une dimension spectaculaire au paysage, la montagne semblant plonger directement dans la mer. Plusieurs établissements balnéaires privés (« lidi ») proposent des services haut de gamme, souvent accompagnés de restaurants gastronomiques où déguster des spécialités siciliennes revisitées.
Un intérêt historique majeur enrichit l’expérience balnéaire : les grottes préhistoriques d’Addaura, situées sur les pentes du Monte Pellegrino, abritent d’exceptionnelles gravures rupestres datant du Mésolithique, représentant notamment des scènes de danses rituelles. Le printemps et le début de l’automne constituent les périodes idéales pour profiter pleinement de ce joyau côtier.
4. Sferracavallo : authenticité et saveurs marines garanties

Blotti au creux d’une baie protégée par deux promontoires rocheux, l’ancien village de pêcheurs de Sferracavallo constitue aujourd’hui un quartier balnéaire de Palerme où l’authenticité sicilienne se maintient malgré la proximité de la capitale. Son nom intriguant (« fer à cheval » en français) proviendrait soit de la forme de sa baie, soit d’un épisode historique où un cheval aurait perdu son fer en ces lieux.
Les plages de Sferracavallo, principalement composées de galets lisses et de portions sableuses, s’étendent en plusieurs sections le long d’une promenade animée. L’eau y présente une transparence remarquable qui fait la joie des baigneurs, avec des fonds progressifs adaptés aux familles. La véritable particularité de Sferracavallo réside dans sa tradition gastronomique maritime exceptionnelle. Ce village reste le fief incontesté des meilleurs restaurants de fruits de mer de la région palermitaine.
Les trattorias traditionnelles qui bordent le front de mer proposent des plats emblématiques comme les « spaghetti ai ricci » (aux oursins), le « polpo bollito » (poulpe bouilli) ou la légendaire « zuppa di pesce » (soupe de poissons) préparés selon des recettes transmises de génération en génération. L’ambiance y devient particulièrement vivante en soirée, quand les familles palermitaines viennent profiter de la fraîcheur marine et des plaisirs de la table.
Une petite crique isolée, accessible par un court sentier au-delà du promontoire ouest, offre un havre de tranquillité pour qui cherche à s’éloigner de l’animation du centre.
5. L’Isola delle Femmine : entre légendes et eaux cristallines

Face au village côtier du même nom, à seulement 15 kilomètres à l’ouest de Palerme, émerge le petit îlot mystérieux qui a inspiré de nombreuses légendes siciliennes. L’Isola delle Femmine (l’île des Femmes) tire son nom d’une histoire tragique : selon la tradition, treize jeunes femmes turques, coupables d’adultère, y auraient été abandonnées par un sultan cruel. D’autres versions évoquent un monastère féminin qui aurait existé sur l’îlot.
Quelle que soit l’origine de son nom, ce minuscule territoire inhabité, déclaré réserve naturelle pour protéger sa flore rare et sa colonie de lézards endémiques, constitue un sublime point focal pour les plages qui lui font face. Le littoral adjacent déploie une longue bande de sable fin aux teintes dorées, baignée par des eaux d’une limpidité exceptionnelle qui prennent des nuances allant du vert émeraude au bleu profond. La plage alterne zones libres et établissements balnéaires équipés, attirant aussi bien les familles locales que les touristes.
Les fonds marins entre la côte et l’îlot, peu profonds et riches en vie marine, offrent un terrain d’exploration idéal pour les débutants en snorkeling. Des excursions en bateau permettent de faire le tour de l’île, révélant ses falaises escarpées et les ruines d’une ancienne tour d’observation. Le petit port de pêche adjacent conserve son authenticité avec ses barques colorées et ses restaurants où déguster le poisson fraîchement débarqué, notamment le « pesce azzurro » (sardines, anchois, maquereaux) préparé selon les recettes traditionnelles siciliennes.
6. Cefalù : la perle médiévale aux plages de rêve

À environ 70 kilomètres à l’est de Palerme, facilement accessible par train ou voiture, la cité médiévale de Cefalù mérite amplement le détour pour combiner baignade exceptionnelle et immersion culturelle. Dominée par son imposante cathédrale normande et le spectaculaire promontoire rocheux qui lui a donné son nom (Kephaloidion, « tête » en grec ancien), cette ville pittoresque dévoile l’une des plus belles plages de toute la Sicile.
Le large croissant de sable doré qui s’étend devant les remparts de la vieille ville offre un contraste saisissant : d’un côté, le bleu intense de la mer Tyrrhénienne ; de l’autre, le dédale de ruelles médiévales et les ocres de la pierre antique. La plage principale, Lungomare, s’étire sur plus d’un kilomètre, proposant à la fois des sections équipées et des zones libres d’accès. La pente douce des fonds et la qualité exceptionnelle de l’eau, régulièrement récompensée par le Pavillon Bleu, en font un lieu idéal pour les familles.
L’expérience unique de Cefalù réside dans ce mélange harmonieux entre plaisirs balnéaires et richesse patrimoniale : après une matinée de baignade, quelques minutes suffisent pour rejoindre la vieille ville et découvrir les mosaïques byzantines de la cathédrale ou grimper jusqu’au Temple de Diane sur les hauteurs du promontoire. Pour échapper à la foule estivale, les petites criques qui s’étendent à l’ouest de la ville principale, comme Mazzaforno ou Settefrati, offrent des alternatives plus intimes dans un cadre naturel préservé.
7. Cala Rossa : l’écrin flamboyant à l’ouest de la capitale

Dans le territoire de Terrasini, à environ 35 kilomètres à l’ouest du centre de Palerme, se niche l’une des criques les plus spectaculaires et photographiées de la côte sicilienne. Cala Rossa tire son nom (« Crique Rouge ») de la teinte flamboyante des formations rocheuses qui l’encadrent, créant un contraste saisissant avec le bleu intense de la mer. Cette petite crique, accessible par un sentier escarpé ou par la mer, présente une géologie fascinante : les falaises de tuf volcanique aux tons rougeâtres et ocre ont été sculptées par l’érosion marine, formant des arches naturelles et des cavités qui ajoutent au caractère dramatique du paysage.
L’eau y présente une transparence cristalline et des nuances allant du turquoise clair au bleu saphir profond. L’absence totale d’infrastructures touristiques préserve le caractère sauvage et naturel de ce lieu d’exception, idéal pour les amateurs de photographie paysagère et les chercheurs de tranquillité. Les fonds marins diversifiés, alternant zones sableuses et récifs rocheux couverts d’algues colorées, constituent un habitat privilégié pour de nombreuses espèces méditerranéennes, faisant de Cala Rossa un spot reconnu pour le snorkeling.
Les plongeurs en apnée peuvent observer mérous, sars, rougets et parfois même des bancs de barracudas évoluant dans cette eau exceptionnellement claire. La meilleure période pour découvrir cette merveille naturelle reste le printemps ou septembre, quand la fréquentation diminue tout en conservant des températures agréables pour la baignade.
8. Capaci : l’horizon infini pour les familles

À mi-chemin entre Palerme et l’aéroport international de Punta Raisi, la commune de Capaci déploie une plage généreuse qui constitue une alternative intéressante aux rivages plus connus de la capitale sicilienne. Cette longue bande de sable doré s’étend sur plusieurs kilomètres, offrant un espace appréciable même en haute saison estivale. Moins médiatisée que sa voisine Isola delle Femmine, la plage de Capaci séduit par son atmosphère familiale et authentique, loin du tourisme de masse.
Les eaux peu profondes sur plusieurs dizaines de mètres permettent aux enfants de s’ébattre en toute sécurité, tandis que l’orientation de la côte offre souvent des conditions idéales pour les débutants en sports nautiques. La particularité de Capaci réside dans ses magnifiques couchers de soleil : son orientation ouest permet d’admirer le disque solaire plongeant directement dans la mer Tyrrhénienne, créant un spectacle quotidien aux couleurs flamboyantes.
Plusieurs établissements balnéaires proposent locations d’équipements et restauration simple mais savoureuse, tandis que le centre-ville tout proche conserve une ambiance typiquement sicilienne avec son marché local et ses trattorias familiales où déguster des spécialités comme les « pasta con le sarde » (pâtes aux sardines et fenouil sauvage).
La proximité avec l’axe ferroviaire côtier facilite l’accès depuis Palerme, faisant de Capaci une escapade idéale pour une journée de détente balnéaire prolongée par un dîner face au coucher de soleil.
9. Baia dei Francesi : le secret bien gardé des connaisseurs

Au cœur de la réserve naturelle de Capo Gallo-Isola delle Femmine, cette petite baie confidentielle attire les Palermitains en quête de tranquillité et d’eaux cristallines. La Baia dei Francesi (Baie des Français), dont le nom rappellerait un débarquement de navires français à l’époque napoléonienne, se révèle après un court sentier depuis la route côtière entre Sferracavallo et Isola delle Femmine.
Cette crique intimiste, composée principalement de galets blancs polis par les vagues et entourée de falaises calcaires, s’ouvre sur des eaux d’une clarté exceptionnelle même pour les standards siciliens. La configuration naturelle de la baie la protège généralement des vents dominants, créant un havre paisible où les eaux calmes reflètent parfaitement le ciel méditerranéen. L’absence d’infrastructures touristiques permanentes contribue à préserver l’authenticité du lieu, fréquenté principalement par les habitants avertis de la région.
Les fonds marins rocheux, recouverts par endroits de prairies de posidonie, abritent une biodiversité remarquable qui attire les passionnés de plongée en apnée. Les anfractuosités des roches sous-marines servent de refuge à de nombreuses espèces : poulpes, murènes, girelles paons aux couleurs éclatantes et bancs de saupes argentées. La zone étant classée réserve marine, la pêche y est strictement réglementée, ce qui a permis le maintien d’un écosystème particulièrement riche et préservé.
Pour apprécier pleinement la magie de cette baie secrète, mieux vaut prévoir une arrivée matinale, particulièrement en juillet-août, et emporter provisions et eau, aucun service n’étant disponible sur place.
10. Santa Flavia : l’élégance discrète d’un littoral historique

À une vingtaine de kilomètres à l’est de Palerme, la petite commune côtière de Santa Flavia dévoile un littoral varié où l’histoire millénaire de la Sicile se lit à chaque détour. Les plages de cette localité, principalement réparties entre les hameaux de Sant’Elia et Porticello, présentent un charme discret et authentique qui contraste avec l’animation des stations balnéaires plus connues.
La plage principale de Sant’Elia forme un croissant harmonieux de sable doré et fin, encadré par deux promontoires rocheux qui protègent la baie des courants. L’eau, remarquablement claire, prend des teintes turquoise sur les fonds sableux peu profonds, idéaux pour les familles. Ce qui distingue véritablement le littoral de Santa Flavia est son patrimoine historique exceptionnel : à quelques centaines de mètres de la plage se dressent les ruines impressionnantes de Solonte, ancienne cité phénicienne puis romaine perchée sur le Mont Catalfano, offrant un panorama spectaculaire sur la baie.
Le petit port de pêche de Porticello, avec ses embarcations colorées et son marché aux poissons quotidien, ajoute une touche d’authenticité à l’expérience balnéaire. Les aristocratiques villas du XVIIIe siècle qui parsèment le littoral, dont la célèbre Villa Palagonia aux monstres de marbre, témoignent du passé prestigieux de cette côte jadis prisée par la noblesse palermitaine.
Les restaurants du front de mer proposent une cuisine marine d’exception où le poisson, débarqué quotidiennement par les pêcheurs locaux, est préparé selon des recettes traditionnelles comme le fameux « involtini di pesce spada » (roulades d’espadon farcies de chapelure, raisins secs et pignons).